Copyright: Charles Guittard
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Le rapprochement entre chronologie romaine et chronologie étrusque permet de préciser la notion de siècle qui, à Rome comme en Etrurie, est liée a celle de renouvellement vital et de destin, dans la vie des individus et dans le devenir des cités. A partir d'une double définition du saeculum (100 ou 110 ans), deux computs ont été élaborés à Rome, l'un retenu par la tradition annalistique (Varron, Antias, Tite-Live), l'autre consacré officiellement à l'occasion des Jeux Séculaires augustéens par la tradition sibylline (Ateius Capito). La durée des siècles en Etrurie est fondée sur la vie des individus et sur une conception historique du nomen Etruscum. Les Tuscae Historiae présentaient une théorie de dix siècles de longueur variable (123, 119 ou 100 ans). La date de 88 av. J.-C. a pu être comprise comme marquant la fin du VIIlème siècle étrusque ; les dates de 44 av. J.-C. et de 19 ap. J.-C. sont également données comme marquant des changements de siècle. Le problème du VIllème siècle se trouve également posé par un passage de la prophétie de Végoia. Il ne semble pas qu'il y ait des synchronismes entre siècle étrusque et siècle romain mais à la fin de la République l'Etrusca disciplina tend à pénétrer les données romaines et dans la doctrine des siècles on relève plusieurs influences étrusques, hésiodiques, pythagoriciennes, sibyllines et même orientales. Le drame véien avait montré que des interférences étaient possibles entre le destin de Rome et celui de l'Etrurie. Les étrusques avaient assigné à leur nation un terme historique au bout de dix siècles. Les Romains sont plus sensibles à la notion de renouvellement périodique, symbolisé par la célébration des ludi. Dans la vie de la cité, le lustrum, tous les cinq ans, marquait un rythme plus précis. L'urgence d'un renouvellement vital ne repose pas sur un comput précis mais dépend plus étroitement des croyances, des superstitions et des bouleversements politiques et sociaux.